Publication : 2 novembre 2025
Deux décisions judiciaires rendues le 29 octobre 2025 démontrent un verrouillage institutionnel complet : recours collectif irrecevable, coût prohibitif des recours individuels, injustice reconnue mais taxe maintenue. Décryptage d'un système qui permet aux communes de taxer massivement sans consultation ni contestation possible.
[MISE À JOUR DE NOVEMBRE 2025] Deux arrêts du Tribunal cantonal vaudois (29 octobre 2025) viennent de confirmer un problème démocratique majeur : les propriétaires de résidences secondaires n'ont aucun moyen collectif de se défendre, et même lorsque la justice reconnaît l'injustice d'une situation, elle maintient la taxation.
La Suisse se targue d'être un modèle mondial de démocratie participative. Ici, chaque citoyen peut faire entendre sa voix, lancer une initiative, proposer un référendum, contester une décision devant les urnes ou devant les tribunaux. Le système politique helvétique repose sur un principe fondamental : "No taxation without representation" — pas de taxation sans représentation.
Pourtant, il existe aujourd'hui en Suisse un angle mort démocratique que deux arrêts récents du Tribunal cantonal viennent de confirmer de manière éclatante. Un espace où des dizaines de milliers de contribuables financent des communes, des infrastructures, des services publics... sans disposer du moindre droit politique local, ni même du droit de se défendre collectivement.
Ce ne sont pas des résidents étrangers. Ce ne sont pas des entreprises multinationales. Ce sont des citoyens suisses, propriétaires de résidences secondaires, qui paient des taxes communales, contribuent à l'économie locale, entretiennent un patrimoine immobilier... mais ne peuvent ni voter, ni signer une pétition communale, ni participer au débat public dans les communes où ils investissent leur argent et leur attachement.
En octobre 2025, le Tribunal cantonal vaudois a rendu deux arrêts qui, ensemble, révèlent l'ampleur du problème :
· Arrêt FI.2024.0145 (Busset/Duc/GDIPRS) : Le recours collectif est impossible
· Arrêt FI.2024.0119 (Koenig) : L'injustice est reconnue, mais la taxe est maintenue
Ces deux décisions combinées créent un double verrouillage :
1. Pas de droits politiques locaux (pas de vote, pas de pétition, pas d'initiative)
2. Pas de droit de recours collectif pour les associations qui défendent leurs intérêts
3. Coût prohibitif de la justice individuelle, même en cas de succès partiel
Cette absence structurelle de contre-pouvoir démocratique crée une tentation dangereuse : celle de taxer sans consulter, d'augmenter les prélèvements sans avoir à en répondre électoralement, et sans que les contribuables puissent s'organiser collectivement pour se défendre.
Le 29 octobre 2025, la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal vaudois a rendu son arrêt dans l'affaire FI.2024.0145 opposant deux propriétaires (Véronique Busset et Brigitte Duc) ainsi que le GDIPRS (Groupement de Défense des Intérêts des Propriétaires de Résidences Secondaires) à la Commune de Blonay-Saint-Légier et à la CITS.
1. Le recours du GDIPRS : IRRECEVABLE
Le Tribunal a déclaré le recours du GDIPRS irrecevable au motif que l'association ne défend pas directement les intérêts de la majorité de ses membres dans ce cas précis. Traduction : Une association de défense des propriétaires de résidences secondaires ne peut pas agir collectivement en justice pour ses membres. Chaque propriétaire doit recourir individuellement.
2. Les deux recourantes : victoire partielle
Le Tribunal a partiellement admis le recours des deux propriétaires : leur taxe de 1'600 CHF est réduite à 1'200 CHF. Motif : les trois chambres de leur chalet ne sont pas chauffées et ne respectent pas les normes de salubrité.
3. Les frais et indemnités
Les deux recourantes doivent payer 800 CHF de frais + 1'000 CHF d'indemnité à la Commune + 1'000 CHF d'indemnité à la CITS = 2'800 CHF de frais pour économiser 400 CHF.
Bilan : Victoire à la Pyrrhus. Pour un propriétaire lambda, le message est clair : même si vous avez raison, il vaut mieux payer que recourir.
Le cas de Christoph Koenig, propriétaire d'une fermette à Blonay-Saint-Légier, illustre l'absurdité du système. En 2023, sa taxe annuelle est passée de 222 francs à 1'600 francs — soit une augmentation de +721%.
Son bien : une fermette d'alpage avec quatre pièces inscrites au RegBL, dont trois espaces à l'étage sans chauffage, sans eau courante, inutilisables la plupart du temps. Peu en commun avec un appartement de standing au bord du lac.
Dans son arrêt du 29 octobre 2025, le Tribunal cantonal vaudois reconnaît que Monsieur Koenig a été « très largement défavorisé » par le changement de réglementation.
Pourtant, la décision confirme la taxe.
« Le tribunal admet la dureté de la situation, tout en considérant la mesure conforme au droit. »
— Me Luca Urben, avocat de Monsieur Koenig
Message clé : La justice reconnaît l'injustice… mais confirme la taxe.
Ces deux arrêts révèlent une situation sans issue. Créons un tableau récapitulatif :
Aucune voie de contestation efficace n'existe dans le système actuel.
C'est là le cœur du scandale institutionnel :
· Pas de recours collectif → pas de protection
· Pas de recours individuel efficace → injustice maintenue
Depuis le 1er janvier 2023, dix communes vaudoises — Blonay-Saint-Légier, Chardonne, Corseaux, Corsier-sur-Vevey, Jongny, Montreux, La Tour-de-Peilz, Vevey, Veytaux et Villeneuve — appliquent un règlement intercommunal (RITS) qui impose une taxe sur les résidences secondaires.
Le système : 400 francs par pièce inscrite au Registre fédéral des bâtiments et des logements (RegBL), avec un plafond de 2'800 francs par an. Pour de nombreux propriétaires, cela représente une multiplication par 10 de la charge fiscale précédente.
Au-delà de l'aspect fiscal, cette situation pose une question démocratique fondamentale.
Le propriétaire d'une résidence secondaire dans ces communes ne peut :
· ni voter dans la commune où il paie la taxe
· ni signer une pétition communale
· ni participer à une initiative locale
· ni interpeller le conseil communal
Il est taxé sans être représenté — une situation qui rappelle les principes qui ont déclenché la Révolution américaine : "No taxation without representation".
« Celui qui paie n'a aucune voix. »
Au-delà de l'injustice fiscale, cette taxation a des effets pervers sur l'économie locale — effets que les communes semblent avoir négligés.
Chaque propriétaire de résidence secondaire :
· Génère de l'emploi local (artisans, PME, indépendants)
· Soutient le commerce de proximité (restaurants, commerces de village)
· Finance les infrastructures touristiques (abonnements, piscines, chemins)
· Consomme sans peser sur les services (pas d'écoles, crèches, services sociaux)
Lorsque la taxe devient punitive — passant de quelques centaines de francs à près de 3'000 francs par an — ces séjours diminuent.
Ce n'est pas le propriétaire qui souffre le premier. Ce sont les commerces locaux : les restaurants d'altitude, les petits commerces de proximité, les artisans, l'hôtellerie...
Face à cette impasse juridique, le GDIPRS ne reste pas passif. L'association a développé une stratégie sur trois axes :
Révision du règlement intercommunal pour introduire plus de nuance et de proportionnalité dans le calcul de la taxe.
Interpellation auprès du Canton pour demander une révision du cadre légal permettant ces situations.
Mise en lumière publique de la situation pour informer les citoyens et créer un débat démocratique.
Le GDIPRS ne conteste pas le principe d'une taxe de séjour. Nous contestons l'arbitraire, le manque de transparence, et l'absence totale de consultation.
· ❌ Une exemption de taxe
· ❌ Un privilège fiscal
· ❌ Un traitement de faveur
· ✅ Une fiscalité proportionnée aux coûts réels
· ✅ La transparence sur les calculs et l'utilisation des fonds
· ✅ Un espace de dialogue institutionnel
· ✅ Le respect des droits fondamentaux
Nous ne demandons aucun privilège. Nous demandons l'équité et la transparence.
Les deux arrêts du Tribunal cantonal vaudois sont des révélateurs plus que des surprises. Ils confirment ce que nous savons depuis le début :
Le système actuel est verrouillé :
· Pas de droits politiques locaux pour les propriétaires de résidences secondaires
· Pas de droit de recours collectif pour leurs associations
· Coût prohibitif de la justice individuelle
Résultat : Une commune peut augmenter massivement une taxe touchant des centaines de propriétaires sans les consulter en amont, sans justifier économiquement le montant, sans craindre une contestation collective efficace.
Ce n'est pas un système démocratique. C'est un système d'opportunisme fiscal.
Est-il acceptable, en Suisse, de taxer ceux qui n'ont aucun droit là où ils paient ?
Les arrêts du 29 octobre 2025 répondent "oui" en droit. Mais en démocratie ?
Vous êtes propriétaire d'une résidence secondaire dans l'une des dix communes concernées ? Vous êtes commerçant, restaurateur, artisan et vous constatez un impact de cette taxation ? Vous êtes élu local et vous souhaitez faire évoluer le système ?
➡️ Contactez le GDIPRS : https://gdiprs.org
➡️ Partagez votre témoignage
➡️ Rejoignez le mouvement pour une démocratie locale plus inclusive
➡️ Diffusez cet article pour sensibiliser l'opinion publique
Les arrêts du Tribunal cantonal du 29 octobre ont confirmé que « cette question relève éventuellement du législateur ». Le Grand Conseil a désormais l'occasion d'intervenir.
· Arrêt FI.2024.0145 de la CDAP du Tribunal cantonal vaudois, 29 octobre 2025 (Busset/Duc/GDIPRS)
· Arrêt FI.2024.0119 de la CDAP du Tribunal cantonal vaudois, 29 octobre 2025 (Koenig)
· Constitution fédérale suisse (Cst.) — art. 5, 8, 23, 127
· Loi vaudoise sur les impôts communaux (LICom) — art. 3bis
· Règlement intercommunal RITS, entré en vigueur le 1er janvier 2023
· ATF 145 V 128 (qualité pour recourir des associations)
· ATF 143 II 283 (taxes de séjour et résidences secondaires)
Avertissement : Cet article est une analyse factuelle et critique d'une situation démocratique problématique. Il s'inscrit dans l'exercice légitime de la liberté d'expression et du débat démocratique garanti par l'article 16 de la Constitution fédérale.

Le GDIPRS Montreux-Riviera-Villeneuve est dédié à la défense et à la représentation des intérêts des propriétaires de résidence secondaire dans les communes de Blonay-Saint-Légier, Chardonne, Corseaux, Corsier-sur-Vevey, Jongny, Montreux, La Tour-de-Peilz, Vevey, Veytaux et Villeneuve. Notre mission est de créer une communauté solidaire, informant et soutenant ses membres dans toutes les dimensions de la propriété résidentielle.
Le GDIPRS Montreux-Riviera-Villeneuve a été fondé en janvier 2024 face à l'augmentation que nous jugeons abusive du nouveau forfait annuel de taxe de séjour de CHF 400.- par pièce concernant nos résidences secondaires. Notre association est née de la nécessité de défendre les intérêts des propriétaires de résidence secondaire face à des enjeux légaux et fiscaux complexes dans la région Montreux-Riviera-Villeneuve.


Notre mission principale est la défense des droits des propriétaires de résidences secondaires face à l'augmentation de la taxe de séjour et d'autres réglementations locales. Nous proposons un soutien juridique spécialisé pour accompagner nos membres dans leurs démarches et recours, assurant ainsi une représentation forte et efficace.
Nous nous engageons à lutter contre les augmentations abusives de taxes affectant nos membres et à proposer une assistance juridique pour contester ces décisions. Nos objectifs incluent également l'information et la sensibilisation de nos membres sur leurs droits et obligations, ainsi que le développement d'une communauté solidaire pour un soutien mutuel.

Vacant
Secrétaire

Mathieu Janin
Président
La famille de Mathieu Janin possède un chalet aux Pléiades depuis 1916. C'est son endroit préféré de vacances. Il est également vice-président de l'Association des Résidents des Pléiades et s'intéresse de près à l'avenir touristique des Pléiades.
Domicilié à Montet (Glâne) il est également conseiller communal (en français vaudois on dit "municipal") dans sa commune.

Manuel Rodriguez
Trésorier
Heureux propriétaires d'un chalet au Vallon d'Orgevaux depuis 1984 et acteurs du tourisme en mettant à disposition un appartement de vacances, Manuel et son épouse participent aussi au développement de la Région de Montreux Riviera et à la protection de son environnement.
Domiciliés dans le canton de Vaud, nous exerçons également d'autres missions touristiques.
Grâce à nos efforts collectifs, nous comptons réussir à contester efficacement les augmentations injustes de la taxe de séjour, proposant un soutien juridique crucial à nos membres dans leurs recours. Nos actions contribuent à maintenir l'équité et la justice fiscale dans la région.


Rejoignez-nous...
Devenir membre du GDIPRS signifie s'engager activement pour la défense de vos droits en tant que propriétaire de résidence secondaire dans la région Montreux-Riviera-Villeneuve.
En rejoignant le GDIPRS, vous vous associez à un groupe déterminé à défendre vos droits en tant que propriétaire de résidence secondaire. Ensemble, nous sommes plus forts face aux défis légaux et réglementaires.
Rejoignez une communauté qui lutte pour la justice fiscale et un soutien juridique solide.
Quels sont les Avantages de l'Adhésion au GDIPRS :
Comment rejoindre le GDIPRS:
L'adhésion est ouverte à tout propriétaire de résidence secondaire dans les communes de Blonay-Saint-Légier, Chardonne, Corseaux, Corsier-sur-Vevey, Jongny, Montreux, La Tour-de-Peilz, Vevey, Veytaux et Villeneuve.
Pour devenir membre, veuillez suivre les étapes suivantes :
Pour voir les différentes étapes d'inscription en vidéo vous pouvez cliquer ici. Veuillez remplir toutes les sections nécessaires pour faciliter le traitement de votre demande.
Réponse: Tout propriétaire d'une résidence secondaire dans les communes de Blonay-Saint-Légier, Chardonne, Corseaux, etc., ainsi que toute personne morale ou physique qui soutient nos buts.
Réponse: Vous pouvez adhérer en remplissant le formulaire d'adhésion en ligne et en payant la cotisation annuelle.
Réponse: La cotisation est de CHF 50.- par an, principalement utilisée pour l'administration et l'information. Les frais juridiques pour la défense commune sont répartis solidairement entre les membres.
Réponse: En collaboration avec l'avocat du GDIPRS, nous proposons des conseils et un soutien pour les recours contre les augmentations de la taxe de séjour et d'autres problématiques légales affectant les propriétaires.
Réponse: Les membres reçoivent des bulletins d'information, des e-mails, et des mises à jour sur notre site web et réseaux sociaux.
Réponse: Oui, tous les membres sont encouragés à participer à l'assemblée générale et aux diverses activités et groupes de travail.
Réponse: Les membres peuvent contribuer en participant aux réunions, en rejoignant des comités ou groupes de travail, et en partageant leurs expertises ou ressources.
Réponse: Les membres du comité sont élus par l'assemblée générale pour un mandat de deux ans.
Réponse: Oui, les règlements sont détaillés dans nos statuts, disponibles sur notre site.
Réponse: Les membres peuvent contacter directement le comité pour obtenir des conseils personnalisés. Selon les demandes, le comité redirigera les membres vers l'avocat de l'association.
Réponse: En cas de dissolution, l'avoir social est attribué à une organisation similaire exonérée d'impôts en Suisse.
Réponse: La résiliation doit être adressée par écrit au comité au moins quatre semaines avant la fin de l'année.
Réponse: Non, nous sommes indépendants de toute affiliation politique ou religieuse.
Réponse: Nous respectons strictement la législation suisse sur la protection des données, comme détaillé dans notre politique de confidentialité.
Réponse: Votre participation active est cruciale pour le succès de notre association. En tant que membre, vous avez le droit de voter lors de l'assemblée générale, ce qui vous donne une voix directe dans les décisions importantes.
De plus, nous encourageons vivement les membres à rejoindre notre comité et groupes de travail, où vous pouvez contribuer à façonner nos stratégies et initiatives. Vos idées et votre engagement sont essentiels pour nous aider à atteindre nos objectifs communs et à défendre efficacement les intérêts de tous les propriétaires de résidences secondaires dans la région.
Grâce à l'association, j'ai pu défendre mes droits de propriétaire de résidence secondaire avec succès. Je recommande vivement leurs services.
Sophie B.
Le Groupement de défense des Intérêts des Propriétaires de Résidences Secondaires Montreux-Riviéra-Villeneuve m'a apporté un soutien inestimable. Leur expertise est remarquable.
Marc D.
En tant que propriétaire de résidence secondaire, je me sens rassurée de savoir que le groupement veille sur nos intérêts et nous informe sur nos droits. Merci pour votre engagement!
Catherine L.
Un immense merci pour votre réactivité dans ces délais si courts, signe du piège inique dans lequel nos autorités municipales tentent de nous arnaquer par des augmentations digne du scandale du Crédit Suisse. Tout cela pour promouvoir un tourisme dont nos Préalpes sont engorgées et financer des salaires qui n'ont rien à voir avec nos faibles retraites. Dieu que la montagne est belle et les injustices fortes.
François C.